Cela fait des années que je fais du SEO et j’ai commencé à m’y intéresser comme bon nombre je crois, en lisant des articles à droite à gauche sur le Web, en prenant le temps de questionner quelques référenceurs chevronnés (connus et moins connus), en participant à des SEO Camps, en testant évidemment sur des blogs, des annuaires, des plateformes diverses et variées. Bref, en testant et en essayant d’analyser par moi-même ce qui m’était vendu comme recette fonctionnant pour améliorer son référencement. Aujourd’hui, comme consultant et dirigeant de Facem Web sur de nombreux projets passionnants à forte valeur ajoutée et concurrentiels, mon agence dynamique sur la question, j’ai envie de pousser un petit coup de gueule. Je peux dire que j’ai beaucoup appris par les autres, certes, mais aussi beaucoup par moi-même en testant et re-testant les techniques (les pires et les meilleures), que ce soit sur l’arborescence, le contenu ou encore les backlinks. J’ai cramé des sites personnels, j’ai monté des systèmes autonomes, pyramidaux (en SEO), j’ai testé la sémantique des moteurs jusqu’à les narguer, j’ai développé une connaissance approfondie sur le métier mais également SUR de nombreux métiers, encourageant là par ailleurs ce que j’avais déjà amorcé par le passé, ma connaissance des marchés. Parce que c’est ma marque de fabrique et mes clients le savent. Seulement voilà, je suis « cloué » ou « scotché » par ce que je peux voir sur des groupes sociaux parfois, et je me dis que le « spirit » tant chéri par la communauté la plus ancienne est bien loin maintenant.
Les soi-disant pros de l’influence influencés
Je devrais plutôt même écrire ce truisme : L’influenceur pro. Alors que l’on soit parfaitement au clair : Je ne me soucis guère d’être un influenceur en SEO. En tous les cas, mes non-participations régulières aux events du métier ou sur les réseaux sociaux ne sont que la conséquence d’autre chose : J’ai toujours mieux à faire ; Un contenu, un lien, une optimisation que je dois faire depuis un an, la mise en application d’une idée qui va révolutionner (ou pas, évidemment le plus souvent) un modèle économique, manager (je ne suis pas seul dans le bateau), prendre des décisions stratégiques, m’occuper de ma famille, de mes amis, etc. C’est d’ailleurs le grand drame du référenceur : le temps ! ; ça l’est encore plus lorsque vous êtes dirigeant d’une petite entreprise. Le plaisir de la rencontre plus confidentielle et dans une petite soirée me sied bien en revanche de temps en temps ; On est moins dans la parade et c’est autour d’une bière que l’on en apprend finalement le plus (oui la bière c’est parce que je suis nordiste). Et ce n’est pas parce que tu as fait un SEO Camp, un SMX ou que SEMRush t’as interviewé que t’es un cador. Bref, revenons au sujet de mon agacement.
Est-ce que la communauté élargie (je précise) est devenue débile ?
Oui, j’aime bien mettre les pieds dans le plat dans la rubrique Point de vue de ce blog. Alors évidemment non, elle ne l’est pas car bon nombre de référenceurs font un travail estimable. Mais une flopée de personnes issues d’horizons divers (après c’est souvent comme ça historiquement dans le métier), s’entiche et s’abreuve d’une ou deux vidéos, articles peut-être, et commence à se créer un imaginaire fixe sur la démarche à suivre. Testent-ils ? Ont-ils prouvé par eux-mêmes que c’est efficace ? C’est beaucoup moins certain. J’en veux pour preuve la question des backlinks. Braves gens, beaucoup se font enfler sur la question par des vendeurs de rêve, des seconds couteaux qui ont flairé là un bon moyen d’attraper le pigeon qui voit dans le SEO une solution de débouché rapide. On confine à la manipulation scandaleuse, non pas de la SERP, du porte-monnaie.
Le St Graal des liens parce que untel a dit que c’était bien
« Débile » disais-je plus haut de manière très épidermique, parce que la frénésie concourant à la recherche du lien ultime sur des bases comme le Trust Flow, le Domain authority ou je ne sais quel autre critère de la dernière plateforme à la mode conduit au plus grand des ridicules. Je me souviens de vidéos postées sur la manière dont tel ou tel référenceur évalue la qualité d’un lien, le plus souvent en reprenant un à cinq facteurs clefs qui n’émanent même pas de Google. Non, (et pourtant je trouve l’outil par ailleurs sympa et l’utilise), Majestic SEO ne reflète en aucun cas la réalité de la situation. Évidemment, l’outil se construit avec le temps en développant des tools supplémentaires d’aide à la décision mais toujours avec le prisme initial de sa construction d’indice. Conclusion : Majestic SEO a développé un écosystème empirique sur ses propres données. Il n’est pas fichu de retrouver un .gouv sur l’un de mes sites mais le quidam va continuer à se focaliser sur ce type de data de manière aveugle ; On le voit bien dans les demandes et échanges de BL : Je veux un minimum de TF d’autant (25/30 jusqu’à la surenchère ridicule), je veux un DA d’autant, je veux autant de Referring Domain, etc, etc. Triste constat d’un manque absolu de réflexion par soi-même la plupart du temps.
Je n’ai pas cinq critères pour évaluer un lien mais bien plus ; ils ont une hiérarchie dans mon esprit qui diffère légèrement de celle de mes collaborateurs. Et tant mieux.
Allo quoi ?! Vous pouvez établir des ratios BL/Keywords si ça vous chante, voir que sur Majestic il y a un TF ou même un Topical Trust flow idoine et une progression dans la SERP via SemRush, Yooda ou je ne sais quoi, ça ne suffit pas !
Le bébé SEO qui se met au black hat
Le black Hat SEO, ça fait rêver. Alors je ne souhaite pas casser le business de ceux qui s’en vantent ou vantent leurs formations sur le sujet mais par définition, le black Hat est un pur ensemble de tests avant tout ; J’en ai fait pour comprendre le moteur, j’en fais encore à la marge mais je suis vraiment gris parce que je suis très pragmatique et globalissant. Sur le Black Hat SEO : Il n’y a pas plus esprit de test que cette manière d’envisager le référencement naturel ; Il n’y a pas plus confidentielles et cachées comme méthodes non plus. Le hic, c’est que tout le monde veut faire du BH. Pardon mais, si tu ne comprends pas ce qu’implique le référencement, passe ton chemin directement. D’ailleurs, n’essaie même pas de faire du référencement naturel, laisse ça aux personnes qui ont appris et testé dans la besogne et qui ont accepté la douleur de l’inefficacité ou du demi-succès, vend des gaufres sur la plage ou commence, si tu comprends que le taf est un empilement d’actions pensées dans le temps, à faire un site Internet propre pour débuter.
Comment voulez-vous faire du BH alors que vous ne pigez rien au Web déjà ?
Wouah, on en voit beaucoup en ce moment qui démarrent direct par là, oubliant les principes fondamentaux, oubliant même probablement que le but du jeu n’est pas que de faire du SEO mais de vendre ou monétiser une chose donnée. J’y vois là quelque chose de triste sur notre époque : Penser que le web est une solution de gain d’argent facile. C’est là qu’on arrive sur le caractère professionnel ou non : Es-tu prêt pour entreprendre ?
Être prêt pour entreprendre sur le Web
Non, le web n’est pas un eldorado pour celui qui le découvre. Je ne pensais pas que cet réflexion basique et ancienne sur la question soit toujours aussi valable en 2020. Je sais bien que c’est la crise, je sais bien que l’on cherche à peu près toutes et tous des solutions pour développer des activités, je sais bien que les gens sont sur le Web mais justement : Tout le monde y est et de bien gros acteurs qui dament le pion à chacun. Entreprendre sur le Web, c’est tester d’abord, comme pour le réf 🙂 On ne peut s’improviser sur un sujet sans avoir testé ou avoir les ressources adéquates pour le faire à sa place. Mais surtout, on ne peut pas envisager de reconversions sans essuyer quelques écueils et échecs nécessaires. Il est possible de vraiment bien réussir mais il faut savoir surtout se remettre en cause et, j’insiste lourdement, tester.
Alors oui, avec les outils modernes, on crée facilement un semblant d’entreprise en quelques clics mais l’entrepreneuriat est une longue marche vers l’inconnu que seul(e)s ceux qui savant se remettre en cause, qui peuvent se dégager des influences et qui agissent de manière raisonnée peuvent espérer durablement prendre.