Le référencement naturel nécessite-t-il encore des connaissances techniques ?

Il est des sujets sur lesquels on peut gloser pendant des heures sans apporter la moindre contribution. Malheureusement, il s’avère que des sujets sont explorés au final très maladroitement, sans créer de valeur ajoutée à ce qui existe déjà sur la toile. Ou pire, suggérant des réalités qui sont toutes autres.

Le pire est que ça marche lorsque l’auteur en question est reconnu, bien relayé par les utilisateurs des réseaux sociaux qui reprennent parfois un peu trop facilement les contenus de titres percutants et qui voient là l’occasion de faire un peu de curation…

Dans sa vidéo « Tableau blanc du vendredi » de ce 7 août 2015 que l’on peut retrouver sur l’excellent Moz, Rand Fishkin épingle en toute simplicité un article de cet acabit, par ailleurs fort bien relayé sur les réseaux sociaux :

Dans cet article mis gentiment à l’index, Jayson Demers nous explique dans un long développement qu’il est faux de penser que le succès en référencement naturel ne peut être atteint sans connaissance technique et expérience… Inutile de savoir lire des algorithmes.

Selon Rand FIshkin, avec l’évolution du web actuel, ce n’est pas sans bon sens d’exprimer cela. On ne peut qu’être d’accord en effet. Toutefois, une maîtrise technique s’avère un réel plus comme il le détaille par la suite.

Je tiens à préciser que ces rectifications faites par Rand Fishkin ne semblent en aucun cas une attaque directe envers Jayson Demers, d’ailleurs Fiskin précise de lui-même qu’il respecte le travail prolifique de Jayson Demers pour lequel il cite des articles à lire. (voir commentaires de l’article sur le site de Moz).

Voici quelques récapitulatifs de cette vidéo réponse reprenant l’essentiel de la « petite » controverse.

Faire du SEO sans technique en 5 points selon l’article de Jayson Demers

la satisfaction de l'internauteDans son article, Jayson Demers relève 5 points sur lesquels il est possible de travailler de manière « relax » pour ranker. Le sujet qu’il aborde comporte en fait un sixième point qui fait l’éloge du CMS. Concrètement, sur ces cinq points, il est indéniable qu’il y a ait soit directement ou indirectement un lien avec le référencement naturel.

Permettre une bonne expérience sur le site

Clairement, la couleur est annoncée puisqu’il précise d’emblée que cela ne requiert aucune connaissance en développement et en webdesign.

Faisons du mobile, des choses simples pour l’utilisateur de manière à monter à Google que le produit intéresse les utilisateurs. Sur ce point, la réponse de Rand Fishkin est en accord ; mais c’est un point sur lequel la non connaissance du HTML et du CSS en particulier génère une frustration.

Ce sont des connaissances qui permettent de passer des paliers.

Et pour cause, être en mesure de lire le code d’un site permet de comprendre les raisons qui font ambages à l’indexation d’un site, de poser un diagnostic technique sur l’efficacité de la page etc.

Ensuite, il n’y a pas de corrélation parfaite entre la qualité du contenu, la bonne expérience et le rank sur Google, comme le précise d’ailleurs un peu plus loin Rand Fishkin.

C’est bien insuffisant de se fonder strictement là-dessus, vos concurrents sont-ils tous mauvais ? Certainement Pas ! Ils ont sur ce point la même technique que vous.

Voici le degré de corrélation sur le sujet exprimé par Rand Fishkin concernant cette satisfaction utilisateur :

I bet it’s like 0.35 or something correlation.

Écrire du bon contenu

écrire du bon contenuCertes. Jayson Demers explique notamment à juste titre qu’il n’est plus utile de bourrer en mots clés ses pages. Là où ça bloque un peu pour Rand Fiskin, c’est plutôt lorsqu’il déclare :

You just need to make sure you’re choosing interesting, relevant topics, and writing about them in an original, informative way (free from error, of course).

Ce qui pourrait se traduire par : « Vous avez juste besoin de choisir des sujets intéressants et écrire sur ceux-ci de manière originale, en précisant vos sources (sans erreur, bien sûr). »

Le « juste » apparaît comme particulièrement insuffisant. Vous pouvez également sur le sujet du contenu aller voir les 10 conseils pour un bon référencement ; light, mais tellement plus.

Faire en sorte de justifier d’une autorité

Google souhaite proposer du contenu pertinent à ses internautes et l’autorité doit s’acquérir progressivement pour justifier d’un bon ranking. C’est vrai et nous avions pu voir déjà la question du linkbait qui est suggérée dans ce pragraphe.

Citer ses sources fait partie également du nécessaire travail de référencement et nouer des relations dans la profession que vous occupez également.

Notez qu’utiliser des outils de mesure, comme le précise Rand Fiskin apparaît comme indispensable lorsque vous êtes consultant SEO…

Augmenter votre popularité sur les réseaux sociaux

Si l’on considère strictement les réseaux sociaux du point de vue du SEO, on pourrait faire le raccourci de dire que ce n’est qu’un levier d’acquisition de trafic. C’est un peu dur mais je forcis le trait volontairement ; bien sûr que Twitter se retrouve aussi dans les SERP.

Mais comme le rappelle Rand Fishkin, « that rising in social popularity won’t necessarily directly help your SEO, although it can have indirect and positive benefits. »

Il faut garder à l’esprit que le positionnement et le trafic sont deux choses différentes.

Gagner en pertinence locale

Un curieux passage de l’article d’origine selon moi qui reflète tout ce qui n’a pas été évoqué sur le référencement naturel. Il est fait allusion à la force des évaluations, Yelp TriopAdvisor, etc.

Vrai et d’ailleurs discutable si l’on considère les dernières évolutions de l’algorithme de Google par exemple mais surtout qui, bien que justifié d’un point de vue SEO, clos un peu trop vite le sujet.

Ce qui n’est pas dit dans l’article et ce que complète Rand Fishkin

Soucieux de démontrer que la stratégie, la créativité, l’expérience et le bagage technique sont des compétences nécessaires pour les consultants référenceurs, Rand Fiskin dresse une petite liste franchement non exhaustive de ce qui n’a pas été dit, que je vous livre ici à la volée :

– la question de l’indexabilité (qui nécessite des compétences techniques),

– Analyser les liens internes, la structure du site, le JavaScript, Ajax. Rappelons-nous que Google ne s’intéresse plus seulement au HTML…

– Permettre le crawl ou non des pages et autres éléments du site,

– Gérer les redirections, les migrations de domaines, les mises à jour,

– Analyser et comprendre les codes erreurs…

– Proposer du multilingue, un sujet bien vaste au demeurant,

– Diagnostiquer les sources de trafic, précisément (!)

– Comprendre les paramètres de recherche avancée

– Modéliser et extraire des informations,

– Identifier les potentialités d’un site en extrayant des informations,

– Utiliser les extraits enrichis pour les résultats de recherche (SERP),

– Insérer les balises efficientes et protocoles pour Google comme rel=canonical, meta description, rel=prev/next, hreflang, robots.txt, meta robots, x robots, NOODP, XML sitemaps, rel=nofollow,

– Utiliser des services et applications d’analyses comme AdWords ou MozScape, ou  Majestic, ou encore SEM refs de SearchScape et l’API Alchemy,

– Diagnostiquer la vites des pages,

– Diagnostiquer la mobilité des pages,

– Sensibiliser les développeurs d’application aux protocoles Google pour les liens profonds. (Intéressant pour l’expérience utilisateur également)

Et de conclure sur le fait que l’on a besoin de spécialistes SEO

Le vrai reproche au fond de Rand Fishkin est en liaison avec ce que nous avions déjà vu dans mon article critique sur les plateformes. A savoir, comme il l’exprime, que l’article a probablement été fait dans la précipitation et que sa conséquence est de décrédibiliser le travail du consultant en référencement naturel :

 » I don’t know Jayson’s intention, and in fact, if he were in this room, he’d be like, « No, I totally agree with all those things. I wrote the article in a rush. I had no idea it was going to be big. I was just trying to make the broader points around you don’t have to be a coder in order to do SEO. »

métier techniqueOn peut supposer également selon moi que cet article de Jayson Demers a été rédigé également pour favoriser la mise en avant d’articles qui, eux, sont beaucoup plus qualitatifs. Le problème est que le sujet est si vaste qu’il mérite une attention particulière.

Pas de recette miracle dans le référencement !

Le Web 3.0 donne le sentiment que beaucoup de choses sont faisables (notamment il vrai grâce à la qualité actuelle des CMS ) sans aspects techniques ; C’est vrai mais peut devenir franchement faux si vous souhaitez passer devant sur des sujets bien plus concurrentiels ; de l’analyse, de la stratégie conduisant à de la technique bien plus que des règles de bon sens sont nécessaires.

Ce n’est pas toujours relax 😉 surtout si l’on souhaite en faire son métier.

Votre consultant SEO
Xavier Deloffre, consultant et formateur en référencement naturel et payant.

3 commentaires

  1. Marie-Aude 10 août 2015
    • Xavier Deloffre 13 août 2015
  2. Jeux Précommande 15 septembre 2015